Les lieux du TV noir – …Et ORBI (2/2)

Par Ioanis Deroide, le 8 janvier 2023

Les images et vidéos suivantes sont proposées en complément de mon article « Le TV noir : urbi et orbi« , paru dans Saison n°4.

Lire la première partie de ce portfolio : « Les Lieux du TV noir – Urbi… »

Le western The Loner (CBS, 1965-1966) offre un des premiers exemples de TV noir non urbain. Pas étonnant quand on sait que c’est une création de Rod Serling, qui avait mis du noir un peu partout dans The Twilight Zone.

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Mais la première série à succès à diffuser le noir dans les petites villes, à la campagne et dans les espaces sauvages est The Fugitive (ABC, 1963-1967), jusque dans son générique, avec ce plan célèbre, tourné en réalité en milieu urbain à West Hollywood.

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Parce qu’elle est en couleur, The Invaders (ABC, 1967-1968) paraît incapable d’être pleinement noire. Pourtant, ces couleurs soulignent la solitude du héros, perdu dans des lieux souvent déserts et sous un ciel aussi bleu que vide.

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Elles avivent son cauchemar paranoïaque incarné par des extraterrestres insaisissables qui, sitôt neutralisés, disparaissent dans un intense rougeoiement.

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La série qui pousse le plus loin l’association du noir avec une palette chromatique vive est sans doute Veronica Mars (2004-2007, puis 2019), à tel point que ses producteurs parlent à son propos de « color noir ». Les couleurs ici viennent du genre teen (Beverly Hills 90210, Riverdale…) et des suburbs californiennes, la série étant tournée dans la région de San Diego.

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Dans Veronica Mars, les exagérations chromatiques, qui n’ont pas échappé aux fans de la série, n’ont rien à envier au formalisme irréaliste du noir traditionnel.

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Autre série mêlant les genres fictionnels, The Pretender (NBC, 1996-2000) joue la carte du noir (ainsi que celle du conspirationnisme à la X-Files) dans sa manière d’approcher son seul lieu récurrent : l’inquiétant Centre, isolé et secret. Ici, pas de décors ni d’éclairages multicolores mais au contraire un jeu sur les ombres et les surfaces ainsi que des références art-déco…

…qu’on retrouve dans les scènes se déroulant à l’intérieur du bâtiment, dans des pièces grandes et toujours plus ou moins vides. La plupart des personnages associés au Centre ne dépareraient pas dans un film noir classique : le monstrueux Mr Raines (ici de dos dans l’épisode 3.21)…

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…le mystérieux et puissant Mr Parker (assis) et sa fille Miss Parker (debout à droite).

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Miss Parker, peut-être la protagoniste d’une série de network qui rappelle le plus la femme fatale typique du noir.

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Le vide du Centre est aussi évident dans les flashbacks qui rythment chaque épisode et nous apparaissent sous la forme d’archives vidéo en noir et blanc documentant les expériences comportementales auxquelles a été soumis le jeune Jarod (assis) par son mentor Sidney (debout). Des séquences tournées dans un clair-obscur très évocateur.

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